Maintenant que je suis maman et que je suis passée par les cases « accouchement », « allaitement » etc… mon point de vue sur beaucoup de choses a changé.
Avant pour moi, une sage femme, c’était une dame qui te tenait la main quand on te disait de pousser sur la table de travail. Elle était gentille et elle se contentait de bêtifier en voyant un bébé. Elle avait un côté foncièrement rétrograde puisqu’elle te poussait à allaiter coute que coute, sans prendre en compte tes envies, tes peurs ou tes convictions. Elle encourageait les parents à dormir avec leurs bébés quitte à « ranger » le papa sur le canapé du salon pour quelques nuits.
Avant, pour moi, une puéricultrice c’était la dame qui faisait des gazouillis en cœur avec les bébés. Elle te disait quoi faire quand tu changeais ou quand tu lavais ton bébé mais tu ne pouvais jamais faire aussi bien qu’elle parce qu’elle, elle a un master-ès en bébé-logie. Une sorte de nounou améliorée, quoi.
Avant pour moi un pédiatre, ça ne servait à rien puisqu’on a déjà un médecin traitant.
Avant pour moi, la maternité c’était un lieu où se mélangeait les fleurs, les nounours, les paquets cadeaux, les pleurs de joie des parents/arrière-grands parents, les passages des copines chargées de paquets.
Et puis, il y avait toutes ces attitudes que je ne comprenais pas : ces femmes qui « déballaient » leurs seins en toute circonstance pour nourrir leur progéniture, l’armada nécessaire pour sortir un bébé, le « sur-emmitouflage », les causeries de rythme de sommeil/quantité de lait ingéré/façon de se partager les tâches entre le papa et la maman, le déroulement et la durée de l’accouchement, les conséquences physiques du même accouchement (ce qu’on n’entend pas quand on est enceinte, bizarrement)…
Seulement, voilà, j’en suis revenue de tout ça.
La sage-femme est bien nommée parce qu’elle sait, qu’elle aide, qu’elle rassure et qu’elle guide pas à pas, tout en douceur vers ce full-time job qu’est celui de maman d’un nourrisson. Elle apprend à faire connaissance avec son bébé, mais aussi (et surtout) avec ce corps endolori qu’on avait oublié pendant des mois et qui aujourd’hui a changé et ne répond plus du tout aux commandes qu’on pensait pourtant automatique…"comment ça quand je me lève, je me fais pipi dessus ??!!!"
Elle aide à accepter que p*tain de b*rdel de m*rde, on a tout pour être heureuse et malgré tout on pleure toutes les larmes de notre corps depuis 2 jours pour un oui, pour un non ou un mot un peu prononcé de travers par votre conjoint, lui-aussi à bout de nerfs : "comment ça je fais un baby-blues ?!!! c'est pas une légende urbaine ce truc ???"
(enfin, dans mon cas, « on » a été enceinte, « on » a accouché… et, ne déplaise à mon cher et tendre : ON a fait un baby-blues).
J’ai appris qu’une puéricultrice, ça aidait à dédramatiser les grandes épreuves que sont les premiers bains, les premiers changes, les choix des vêtements (assez chaud ? trop chaud ?). Une puéricultrice, ça guide dans les premiers gestes du quotidien, les choses à faire, à ne pas faire, les produits à utiliser… et tous ces petits trucs et ces petites astuces qui aident à déchiffrer ce qu’il faut pour répondre au besoin d’un mini-mec qui chouine souvent et qui arrive (systématiquement, si, si !) sans mode d’emploi.
Un pédiatre, c’est une encyclopédie vivante qui rigole avec vous des pipis surprises ou des mimiques !
Déballer ses seins en public, c’est presque normal : on a du mal à s’imaginer que ce sont les nôtres ! Personnellement, je les intègre comme des citernes (posées là parce que c’est pratique plutôt que de les mettre dans le sac !) et non comme une partie intégrante de mon corps…
Quant aux discussions entre nanas/maman : ça rassure, c’est dans la continuité de cette rivalité entre filles (mon gamin a 6 semaines : il fait ses nuits, a toutes ses dents et court le semi-marathon … okay !
mon accouchement a été long, douloureux…)
Et puis il y a toutes ces choses qu’on ne vous dit surtout pas quand vous êtes enceinte : un accouchement se déroule dans le sang, la douleur et la peur… les jours qui suivent, c’est encore du sang, encore de la douleur, toujours de la peur mais surtout beaucoup de fierté.
On ne dit pas tout ça parce que la nature est bien faite et qu’on oublie le mauvais pour ne retenir que le fabuleux : ce nouveau regard qui semble se plonger si intensément dans le vôtre, les grosses larmes de votre conjoint, cette douceur et ce fabuleux instinct qui fait qu'un enfant se blottit contre sa mère.
Et après beaucoup de femmes vous l'avouent : elles vous rapportent ce qu’on leur a dit de leur accouchement parce qu’elles s’en souviennent tout juste ou bien dans le désordre.